Réformer en profondeur ou supprimer l’octroi de mer : la mère des réformes pour La Réunion
Parce que l’octroi de mer protège les monopoles, sa disparition ou son remplacement par une fiscalité plus juste est la 1re condition d’une lutte efficace pour une baisse durable des prix dans notre île, pour stimuler l’activité économique et la création d’emplois.
Contrairement à la TVA, l’octroi de mer oblige l’« importateur » (comme si on faisait du commerce international entre La Réunion et la France) à acquitter l’impôt avant même de vendre la marchandise. Le paiement de la taxe exige de l’entreprise une trésorerie abondante dont seuls les grands groupes installés de longue date disposent.
En outre, l’efficacité de l’octroi de mer pour protéger l’industrie locale est extrêmement réduite parce que la différence des taux appliqués à la production locale et aux importations, autorisée par l’Union européenne, est trop faible. Il faudrait appliquer sur les importations des taux d’octroi de mer beaucoup plus forts qu’aujourd’hui pour réellement protéger les produits locaux.
Quand au financement des collectivités locales, il pourrait parfaitement être assuré par un autre impôt. Ce n’est pas l’imagination fiscale qui manque dans notre pays. Ceux qui disent que le remplacement de l’octroi de mer par la TVA abonderait les caisses de l’Etat au lieu de celles des collectivités oublient 1) que l’octroi de mer est collecté par l’Etat avant d’être redistribué aux collectivités 2) que le 1er finançeur des collectivités, c’est l’Etat.
Hugues Maillot
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