UNITE NATIONALE CITOYENNE
Vous êtes ici : Accueil » Jamet le dimanche ! » EN VOULOIR … OU PAS

EN VOULOIR … OU PAS


agrandir

Chronique de Dominique JAMET...

Les météorologues de la politique ont pu croire la semaine passée à une légère dissipation du brouillard persistant à travers lequel tâtonnent les gauches françaises, en peine d’un chemin, d’un projet, d’un leader et d’une boussole.

Après avoir longtemps hésité à se présenter, puis mené une campagne discrète, Arnaud Montebourg, en jetant l’éponge, avait pris acte de son échec. Cette décision douloureuse, mais claire et honnête, semblait aller dans le sens de la clarification : un candidat de moins.

Patatras ! Montebourg à peine sorti par la petite porte de service, Christiane Taubira faisait une entrée fracassante sur les étranges lucarnes de la télévision. Une candidate de plus ! L’ancienne garde des Sceaux (et des Scelles ?) faisait don de sa personne à l’Hexagone qui se passait fort bien d’elle et se pourléchait les babines à l’idée de revenir sur le devant de la scène et de barrer la route du second tour, comme en 2002 à Jospin, cette fois à Jean-Luc Mélenchon. Singulière ambition : Mme Taubira aime à se faire désirer, cela n’est pas douteux. Mais sait-elle ce qu’elle désire ? Il n’est pas facile à qui s’aventure au travers de sa phraséologie tropicale de décrypter ses véritables intentions et le sens de sa démarche. Minaudière, coquette et enchantée d’elle-même, elle n’en a apparemment qu’une très vague idée.

Dans le souci fort compréhensible d’introduire clarté et rationalité dans un domaine où les passions de toutes sortes se parent communément des oripeaux de la respectabilité, les politologues classent les hommes politiques suivant des critères bien connus et facilement lisibles : réactionnaires et progressistes, nationalistes et mondialistes, populistes et élitistes, droite et gauche, centristes et extrémistes, etc. Cette taxinomie ne fait pas assez entrer en ligne de compte le niveau de la motivation, la teneur et l’intensité de l’ambition, le caractère, l’énergie, la volonté propres à chaque individu, qui jouent en la matière comme dans toute compétition un rôle déterminant.

Si l’on envisageait sous cet angle les concurrents en piste pour avril 2022, on distinguerait assez aisément, au-delà des apparences, ceux qui en veulent, comme on dit, et ceux qui n’en font pas une question de vie ou de mort, ceux qui se voient et se veulent, avec un rôle historique, un destin national et ceux qui ont déjà intériorisé, intégré et dans le fond accepté que leur avenir et celui du monde se jouent sans eux.

Voyez par exemple Yannick Jadot. Le représentant des Verts aime bien la campagne, y compris quand elle est électorale, mais tout, - sa manière d’être, son comportement, son discours - donne à penser qu’il ne fera pas une maladie du score médiocre qui lui est promis. Voyez Marine Le Pen : héritière de la marque que son père, au fil des années, avait fait prospérer, elle a sagement et prudemment géré son fonds de commerce, mais on voit bien que la présidente du Rassemblement national a une vie personnelle où elle serait plus à l’aise et plus à son affaire que dans la vie publique, autrement dit qu’elle n’a pas la flamme. Voyez Anne Hidalgo : maire de Paris, au faîte d’une carrière dont on chercherait vainement l’explication dans son intelligence, ses réalisations ou son envergure, elle a pu croire un moment que sa résistible ascension la prédestinait à la magistrature suprême. Elle ne fait plus que répéter mécaniquement les paroles de textes dont elle sait l’inanité. Tentant encore de donner le change mais intérieurement résignée, elle mesure la distance, infranchissable, entre l’Hôtel de Ville et l’Elysée, sept stations, un calvaire.

A l’inverse, un personnage comme Jean-Luc Mélenchon, porté par le souffle de son éloquence, ne se voit nulle part aucune autre place que la première. Valérie Pécresse est disposée à toutes les alliances, tous les tours et détours, et même tous les retournements qui lui permettront d’atteindre son but. Eric Zemmour croit à ce qu’il dit, à ce qu’il veut, à ce qu’il vaut. Il a la foi. Au moins en lui-même. Quant à Emmanuel Macron, nous le connaissons assez pour le prendre au mot quand il dit qu’il a très envie de remettre ça et pour savoir qu’il est prêt à tout pour satisfaire cette envie. Ces quatre-là en veulent.

Vouloir a toujours été la condition nécessaire pour accéder au pouvoir suprême. Ce qui n’en fait pas une condition suffisante. Les ossements blanchis de François Asselineau, Nicolas Dupont-Aignan, Ségolène Royal, Manuel Valls, Xavier Bertrand en attestent, qui jalonnent la montée vers le Capitole. Vouloir est une chose. Une autre est d’être voulu.


Facebook Twitter Google Plus Linkedin email

Dans la même rubrique

11 novembre 2023 – TOUS A LA GRANDE MARCHE DU 12 NOVEMBRE 2023 !

27 février 2023 – LE VISITEUR

18 juin 2022 – SECOND TOUR MODE D’EMPLOI

7 juin 2022 – CET HOMME EST DANGEREUX

22 mai 2022 – UKRAINE. LA GUERRE…ET APRES ?



"La démocratie, c'est le gouvernement du peuple exerçant la souveraineté sans entrave"
Général de Gaulle

"A force de vouloir se passer des Nations, on finira par se passer des peuples"
Philippe de Villiers

"Dire qu'il faut transmettre les valeurs de la République, c'est trop faible : il faut transmettre l'amour de la France."
Jean-Pierre Chevènement

"On commence à parler de populisme lorsque les peuples votent autrement que le souhaiteraient les élites."
Hubert Védrine



Autres citations...



Rejoignez-nous ! Vos adhésions, dons ou actions sont vitales





Contactez-nous



Recevez nos infolettres




Nos partenaires



Découvrez-nous !
"Notre engagement politique plonge ses racines dans notre amour de la France..."




Dernière vidéo sur notre chaîne Youtube


Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux
twitter facebook youtube



Votre contact local


Planning de l'UNC

Rechercher