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DSK, UN HOMME LIBRE… MALGRE LUI


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Chronique de Dominique Jamet...

Le 14 mai 2011 au petit matin, la France abasourdie découvrait en même temps que le monde entier un aspect inédit et inattendu, du moins en dehors d’un cercle relativement restreint d’initiés, de la personnalité de Dominique Strauss-Kahn. Directeur général du F.M.I., et de ce seul fait l’un des personnages les plus puissants de la planète, l’ancien ministre de l’Economie et des Finances dans le gouvernement de Lionel Jospin, déjà donné pour favori de la primaire du Parti socialiste et probable gagnant de l’élection présidentielle française de 2012, n’était plus que le triste héros d’un sordide et retentissant fait-divers sur lequel venaient à la fois se fracasser son image, sa réputation et sa carrière. Dans les jours et les mois suivants, celui qui était accusé puis convaincu de tentative de viol sur la personne d’une femme de chambre du Sofitel de New York apparaissait sous les traits, difficilement compatibles avec la fonction qu’il occupait et celle qu’il briguait, d’un obsédé sexuel compulsif et brutal, dominé par une libido exigeante et perverse, coureur, dragueur et trousseur de jupons, amateur et organisateur de parties fines… La France, en somme, l’avait échappé belle : peut-être valait-il mieux au bout du compte que ce genre de scandale eût éclaté avant que « DSK » eût emménagé dans le palais dont un certain Félix Faure avait été avant lui le joyeux locataire.

Pourtant, beaucoup, à gauche, et plus précisément nombre de militants et d’électeurs socialistes gardaient au cœur la tristesse et le regret d’avoir vu par sa faute échouer si près du but un homme politique dont la capacité, le caractère et pour tout dire l’envergure leur paraissaient sans commune mesure avec celle d’un François Hollande, heureux et opportuniste bénéficiaire d’une chance peut-être imméritée. Depuis hier, ces nostalgiques peuvent eux aussi se féliciter, fût-ce amèrement, que Dominique Strauss-Kahn, n’ayant pu être leur champion, ait été mis du coup dans l’impossibilité de trahir leurs espoirs, leurs conviction et leur cause.
De Marrakech, cette ville où des Français fortunés élisent volontiers demeure, séduits par la beauté de ses riads et, pour certains, par la facilité avec laquelle ils peuvent y satisfaire des fantaisies qui leur seraient interdites de ce côté de la Méditerranée, Dominique Strauss-Kahn, qui y réside, a constaté l’éclipse du Parti socialiste, parti selon lui « sans avenir » dont la disparition serait « une bonne chose ». Dans la foulée de cette déclaration iconoclaste, celui qui se déclare désormais étranger à la politique n’a pas hésité à cautionner l’orientation prise par Emmanuel Macron, « et de droite et de gauche », voire « ni de droite ni de gauche ». Il est vrai que le noyau dur qui s’est constitué autour de l’actuel chef de l’Etat est pour l’essentiel composé d’anciens strauss-kahniens. De là à saluer l’acceptation par la France des réalités du « nouveau monde », c’est-à-dire son ralliement à l’ordre libéral, porteur d’une société de plus en plus inégalitaire, régulée par le marché et gouvernée par les grandes multinationales. Et à en appeler à la constitution de ce grand groupe, dit de « centre gauche », renvoyant dos à dos les idéologies de droite et de gauche, dont Valéry Giscard d’Estaing, il y quarante ans, souhaitait déjà l’avènement...

Les propos de « DSK » sont assurément ceux d’un homme libre de sa parole. Ils reflètent sans aucun doute une pensée que ne bride plus aucun souci de ménagement ou d’intérêt personnel. Mais peut-on ignorer ou oublier que cette liberté n’est pas du fait de Dominique Strauss-Kahn, mais seulement des circonstances qui lui ont fermé la voie qu’il comptait suivre du temps que ce même Parti socialiste qu’il enterre avec le sourire était le passage obligé de son ambition ?
Car enfin, s’il avait pu être candidat face à Nicolas Sarkozy, Dominique Strauss-Kahn aurait couru au premier tour sous la casaque du P.S., au second sous les couleurs de la gauche. Il aurait été contraint, comme d’autres avant lui, de tenir le langage de l’imposture pour arriver à ses fins.

A sa manière et avec ses mots, Dominique Strauss-Kahn contribue à alimenter le discrédit où tant de ses pairs et de ses semblables ont abîmé la politique. Où se vérifie une fois de plus qu’une structure intellectuelle reconnue ne garantit rien si elle ne s’appuie pas sur une armature morale solide. Lorsque l’ambition personnelle est la seule boussole des hommes politiques, elle les conduit immanquablement aux manœuvres, aux compromis, aux mensonges, aux reniements et aux impostures. Et ceci, nous ne le savons que trop, ne vaut pas pour le seul DSK.

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