UNITE NATIONALE CITOYENNE
Vous êtes ici : Accueil » Jamet le dimanche ! » Un patriote européen

Un patriote européen


agrandir

Après Péchiney, Arcelor, Alcatel, Technip, Alstom Energie, Lafarge…l’heure a donc sonné pour Alstom Ferroviaire et STX, alias Naval Group. D’un seul coup, deux joyaux, deux fleurons de notre patrimoine industriel sont arrachés à la couronne de la France, deux grands groupes, pris dans cette spirale infernale de la désindustrialisation qui, en quarante ans, a fait régresser la part de l’industrie de 30% à 12% de notre P.I.B., amorcent leur descente aux enfers.
Il n’y a pas deux mois que les plus hautes autorités publiques de ce pays proclamaient pourtant l’intérêt stratégique des Chantiers navals de Saint-Nazaire, seuls à même de garantir la pérennité et l’indépendance de notre marine nationale. D’où leur caractère inaliénable, incessible, même à l’égard de puissances amies. On se réjouissait aussi, à juste titre, de la prospérité d’une entreprise, dont les carnets de commandes étaient remplis pour les dix ans à venir. En dépit de son attachement avoué aux principes sacrés du libéralisme, le gouvernement se disait même prêt à la nationaliser pour la préserver des appétits de l’italien Fincantieri. Quant à Alstom Ferroviaire, son avenir était également assuré au moins pour quatre ans. Il n’était pas question en tout cas de démanteler la moitié restante du groupe dont le département Energie avait été bradé à General Electric dans des conditions plus que douteuses. Racheter Siemens ? On y songeait.
Et voici qu’on nous dit, que les mêmes nous disent, qu’il n’y a plus d’inconvénient à céder la majorité de STX au groupe transalpin. Et voici qu’on nous dit, que les mêmes nous disent, que l’activité ferroviaire d’Alstom n’est décidément pas viable, et qu’il y a urgence à fusionner le groupe français avec son concurrent et néanmoins ami germanique. Alstom- Siemens ? Non. Siemens-Alstom.
C’est, veut-on bien nous expliquer, de même source, aussi péremptoire qu’elle l’était pour affirmer le contraire, qu’il n’est plus possible à une entreprise nationale de lutter d’égale à égal avec les conglomérats de taille mondiale, américains et surtout chinois. Dans le domaine économique, le temps des industries nationales serait révolu, comme dans le domaine politique celui des nations. Il n’y aurait désormais de salut que dans la création, face à ces monstres, de « géants européens ».
Il y a hélas une part de vérité dans ce postulat, et la faute, largement partagée entre gouvernements et groupes industriels, ne date pas d’aujourd’hui. Qu’il s’agisse de construction navale, de chemins de fer et notamment de lignes à grande vitesse ou d’aéronautique, lourdement coupables sont ceux qui, pour bénéficier sur le court terme de commandes chinoises, ont permis à la Chine d’acquérir le savoir-faire, puis d’utiliser librement les brevets qui lui permettent aujourd’hui de nous concurrencer à armes inégales – le dumping fiscal et social s’ajoutant à la compétence technique.
S’ensuit-il pour autant qu’il faille à tout prix et à marche forcée accoucher les industries nationales de « géants européens » ? Acceptera-t-on un jour de se pencher sur cette bizarrerie qui ferait que des pays de taille égale ou inférieure au nôtre sont capables de ce qui nous serait impossible ? Il existe, que l’on sache, des « géants » suisses, sud-coréens, finlandais ou suédois. Mais à supposer même que l’avenir soit à des « géants européens » dont Airbus serait prétendument le modèle, faut-il absolument que notre association avec d’autres pays de l’Union européenne se fasse sur des bases inégales, contrairement à l’exemple d’Airbus, et que dans les mariages forcés ou de raison qui nous sont proposés, nous soyons systématiquement le numéro deux ? L’expérience nous a pourtant assez démontré que dans les couples industriels comme dans les autres le membre dominant privilégie toujours l’une des deux parties : la sienne. Fusion se traduit le plus souvent par absorption. Qui peut sérieusement douter que dans les restructurations et à terme les plans sociaux que réaliseront un jour ou l’autre Siemens ou Fincantieri, les salariés et les intérêts allemands ou italiens l’emporteront sur les salariés et les intérêts français ?
Pourquoi fallait-il aller si vite ? Pourquoi fallait-il boucler et bâcler dans la précipitation des rapprochements dont les conséquences seront financièrement, socialement et humainement lourdes ? A cause de la Chine ? Soit. Mais peut-être aussi, mais peut-être avant tout en fonction du grand dessein que nourrit notre jeune président. Avant de présenter et, si sa bonne étoile le protège toujours, de faire avaler et avaliser ses audacieuses propositions par les partenaires incontournables que sont l’Allemagne et l’Italie, Emmanuel Macron devait prioritairement dissiper les nuages, régler les contentieux, voire donner des gages à ses interlocuteurs. La souveraineté nationale importe peu à celui qui entend lui substituer la souveraineté européenne et se soucie comme d’une guigne du « Made in France » cher à un Arnaud Montebourg. Le projet de l’actuel chef de l’Etat, tel qu’on le voit se préciser de jour en jour - et on ne saurait lui contester la franchise, l’envergure et la détermination - est d’aller vers des Etats-Unis d’Europe. Sur cette base idéologique, il n’a pas hésité et n’hésitera jamais à sacrifier l’intérêt national à ses obsessions, à ses mirages et à ses chimères fédéralistes. La majorité des électeurs qui ont voté en mai pour M. Macron croyaient qu’il ne s’agissait que d’élire le président de la République française. Ils ont installé à l’Elysée, pour cinq ans, un patriote européen.

Dans la même rubrique

11 novembre 2023 – TOUS A LA GRANDE MARCHE DU 12 NOVEMBRE 2023 !

27 février 2023 – LE VISITEUR

18 juin 2022 – SECOND TOUR MODE D’EMPLOI

7 juin 2022 – CET HOMME EST DANGEREUX

22 mai 2022 – UKRAINE. LA GUERRE…ET APRES ?



"La démocratie, c'est le gouvernement du peuple exerçant la souveraineté sans entrave"
Général de Gaulle

"A force de vouloir se passer des Nations, on finira par se passer des peuples"
Philippe de Villiers

"Dire qu'il faut transmettre les valeurs de la République, c'est trop faible : il faut transmettre l'amour de la France."
Jean-Pierre Chevènement

"On commence à parler de populisme lorsque les peuples votent autrement que le souhaiteraient les élites."
Hubert Védrine



Autres citations...



Rejoignez-nous ! Vos adhésions, dons ou actions sont vitales





Contactez-nous



Recevez nos infolettres




Nos partenaires



Découvrez-nous !
"Notre engagement politique plonge ses racines dans notre amour de la France..."




Dernière vidéo sur notre chaîne Youtube


Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux
twitter facebook youtube



Votre contact local


Planning de l'UNC

Rechercher