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Nous n’avons plus les moyens de notre ambition assimilationniste.


Dans un texte récent, L’Assimilation, une ambition française, Bérénice Levet nous rappelle sous quelle forme la France a fait naître et prospérer le principe d’assimilation des populations émigrées qui se destinaient à rejoindre notre pays. La philosophe l’érige comme primordial dans l’édification du modèle français à juste titre, mais la réalité est tout autre : l’assimilation à la française n’a plus les moyens de ses ambitions. Ce principe est en effet une grande chose que la France propose au monde, cependant, il se heurte aujourd’hui à un réel qui n’a que faire des grands principes.

Comme l’explique fort bien Bérénice Levet, l’assimilation demande aux nouveaux venus de laisser leurs valises, comprenez leurs codes culturels et sociaux, pour se fondre rapidement dans leur nouvelle communauté de destin qu’est la nation française. Si ce sort réservé aux vagues d’immigration a très bien montré ses vertus durant plusieurs moments de notre histoire, l’abandon de ses racines traditionnelles ne peut plus se faire sans douleur profonde. L’actuel rejet de l’assimilation à la française est en réalité une protection louable face à la nudité économique, sociale et politique qu’elle engendrerait.

Pour accepter d’arracher sa peau anthropologique de naissance, un acte douloureux s’il en est, il faut avoir confiance en l’avenir du pays d’accueil, confiance en sa faculté d’offrir une vie décente. Or, la France depuis quarante ans ne génère plus de force de vie nécessaire à une société, nécessaire à une nation assimilatrice. Le tableau est sombre : chômage de masse, désindustrialisation, perte de souveraineté, perte de sa monnaie, déconstruction de la nation et de l’identité française, tyrannie de la méritocratie, bref, perte de tous ses leviers réels d’assimilation. Dans le même temps, les vagues migratoires se sont succédées toujours plus larges et venant de loin. La France n’y arrive plus.

Les descriptions de Christophe Guilluy parlent juste, dans la capacité très humaine des classes populaires en place, d’accomplir dans le réel - au quotidien - l’assimilation des populations fraichement arrivées qui sont, elles aussi, des classes populaires. Les Gilets Jaunes nous ont montré comment ces classes sont elles-mêmes dans l’incapacité de construire leurs propres vies. Alors comment pourraient-elles rendre attractive la vie à la française ?

Le beau principe d’assimilation décrit, en effet, une très haute idée de l’Homme, mais dans la réalité, celui-ci s’effondre dans la France de ce début de 21ème siècle. Nous n’avons pas renoncé à l’assimilation mais, par la force des choses, La France n’a tout simplement plus les moyens de ses ambitions d’assimilation, lâchée par une élite méritocratique détachée du bien commun, de sa communauté de destin, qui pourtant l’avait fait naître et grandir.

Si cette nouvelle classe dirigeante issue des grandes écoles et bardée de diplômes s’est coupée de ses racines, c’est qu’elle a pu facilement le faire. Le succès dans les études, le mérite dans le travail et les efforts scolaires consentis lui a donné le droit de se croire « meilleure », intellectuellement supérieure, méritant sa place. Bien décrit par Michael Young, The rise of meritocracy et par la mise à jour récente du philosophe de Harvard, Michael Sandel : The tyranny of merit, cet état d’esprit, alimenté par la mondialisation et l’effacement des nations, permet une sécession de ces « élites de masse » pour laisser les « non-méritants » dans le déclassement et l’appauvrissement généralisés. Après quarante années de travail de sape des sociétés, les inégalités et les insécurités sont installées, le ressentiment des floués exacerbé. Les élites "méritantes" se sont émancipées de toutes responsabilités collectives et prennent des décisions qui affaiblissent profondément la vitalité de notre pays.

Dans un tel contexte, peut-on encore croire à une assimilation digne de ce nom ? Nous n’avons pas renoncé à l’assimilation, ce sont les classes dirigeantes méritocratiques qui ont renoncé à la France et aux français, c’est autrement plus grave.

Pascal Tripier-Constantin


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