IL FAUDRA NOUS EXPLIQUER

Il faudra nous expliquer pourquoi la doctrine néo-libérale attend qu’il y ait des milliers de morts pour s’apercevoir que ses fondements sont erronés

Il faudra nous expliquer pourquoi le protectionnisme est une doctrine satanique, les frontières une abomination, l’Etat un oppresseur de la liberté économique, la liberté de circulation de tout et de tous n’importe comment est une doxa intangible et à n’importe quel prix

Il faudra nous expliquer pourquoi la chimère fédéraliste de l’Union Européenne a été défendue jusqu’à l’absurde alors qu’on assiste une fois encore à son inévitable impuissance

Il faudra nous expliquer pourquoi le gouvernement nous ordonne, et il a raison, de rester chez nous et continue à maintenir les frontières ouvertes, chacun sachant que la « frontière Schengen » est une plaisanterie

Il faudra nous expliquer pourquoi on a interdit pendant trente ans de se servir de l’arme monétaire pour investir dans les infrastructures essentielles

Il faudra nous expliquer pourquoi on a mis l’armée et la police au régime sec

Il faudra nous expliquer pourquoi on a vidé la France de ses capacités industrielles et productives, asséchant la protection sociale, la rendant dépendante d’une économie mondialisée qui tourne en flux tendu, la rendant désarmée en cas d’urgence

Il faudra nous expliquer pourquoi on a laissé l’Hôpital public s’enfoncer dans une gestion bureaucratique inefficace qui a laissé pour compte les secteurs sous pression tout en creusant des déficits abyssaux

Il faudra nous expliquer … tant de choses encore

Mais en attendant, suivons les consignes d’un gouvernement dont on peut discuter les a – peu –près, les propos insensés de certains comme ceux de l’ex-ministre de la Santé qui nous explique avoir déserté avant la bataille pour aller sauver ses copains à Paris, mais qui gère une situation très difficile et qu’il est facile de critiquer, surtout après-coup.

Si guerre il y a, aucune n’a été gagnée par les seules armées sans qu’elles ne soient portées par un peuple et une nation.

Nous connaissons l’enjeu ; si nous laissons l’épidémie se propager à son rythme naturel, ce sont des milliers voire des dizaines de milliers d’entre nous qui ne pourront être sauvés parce que leur prise en charge sera devenue impossible.

Françaises et Français, notre destin est entre nos mains. Solidarité, vigilance, responsabilité… en un mot : patriotisme.

François Morvan