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ELU, PEUT-ETRE…MAIS MAL ELU


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Chronique de Dominique JAMET...

Eh bien voilà. Sauf surprise de dernière minute, dont on ne voit ! pas d’où elle viendrait – mais n’est-ce pas le propre de toutes les surprises d’être imprévisible ? – la configuration de la prochaine présidentielle semble arrêtée. La troupe est au complet, prête à affronter les feux de la rampe. Il n’y manque aucun des emplois du théâtre classique : ni le jeune premier un peu vieillissant, ni le barbon, ni la fausse ingénue, ni la vieille coquette ni la soubrette ni la duègne ni les utilités.

Honneur à Taubira, chapeau de plume et tête de bois. Dans le cadre des Jeux paralympiques de la politique politichienne, la championne désignée à l’issue d’une compétition bancale organisé par ses supporteurs à son intention et à son bénéfice a emporté de haute lutte la médaille d’or de la bêtise si longtemps détenue par la droite française. Ne lui déplaise, en chantant la Guyanaise, l’ancienne Garde des Sceaux, dont les nouvelles générations de gauche ignorent qu’en 2002 elle a très efficacement interdit à Lionel Jospin la route de l’Elysée, récidive en aggravant la confusion qui régnait dans son camp. Infatuée de sa personne comme ses principaux concurrents, elle a comme eux appelé à l’union, elle a comme eux ajouté à la division et planté au passage le dernier clou dans le cercueil du Parti socialiste.

Anne Hidalgo, quant à elle, est bien partie pour gagner le pari, plus qu’audacieux, apparemment insensé, qu’elle s’était lancé : faire moins bien que Benoît Hamon, et même que le représentant du PCF, ce qui ne s’était pas produit depuis 1974. Aux aguets, le Hollandais dolent qui depuis son vaisseau fantôme assiste à son naufrage en rit comme un méchant bossu.

Porte-parole de la cause écologiste et donc poussé par le vent de l’histoire, le sympathique Yannick Jadot se révèle si pâle qu’on en oublierait qu’il est Vert. Disons que c’est un Vert à moitié vide.

Quant à Jean-Luc Mélenchon, ses outrances et ses outrages lui ouvrent sans discussion le droit à l’asile, et en l’occurrence, il ne s’agit pas d’asile politique.

Du côté de la droite, une droite qui n’est pas vraiment de droite, mais qui n’est vraiment pas de gauche, Valérie Pécresse mobilise le ban et l’arrière-ban des barons et des notables de ce qui fut le parti gaulliste, et qui fait moins penser aujourd’hui au métro à six heures du soir qu’au TGV pour Courchevel. La présidente de la région Ile-de-France diffère autant qu’elle le peut l’heure inéluctable du choix. Dans l’hypothèse où elle se qualifierait pour le second tour, elle devra bien se tourner vers les millions d’électeurs qui auront voté pour ces partis dont la sépare officiellement une cloison étanche – je suis Ciotti, voyez mon aile droite. En revanche, dans le cas où elle serait éliminée dès le 10 avril, elle appellerait le soir même, comme l’infortuné Filon en 2017, à faire républicainement barrage à la bête immonde – je suis Juppé je suis Chirac, je suis Macron…

Promise à un score inédit depuis la fin de la seconde guerre mondiale, la droite traditionnelle, nationaux-populistes et conservateurs-patriotes réunis, escomptait le soutien d’un bon tiers des électeurs, ce qui le mettait potentiellement en tête le 10 avril. Trop beau pour être vrai ? Trop facile ? Pas si bête. Cette droite, étiquetée extrême par la bien-pensance, s’est scindée en deux clans qui désormais se font la guerre, sans qu’aucun de ses deux leaders se soit engagé, au nom de la raison, au nom d’idées communes, à soutenir celui ou celle des deux qui arriverait devant l’autre. Jupiter, dit l’adage romain, rend fous ceux qu’il veut perdre.

Au fait, où en est-il, notre Jupiter élyséen ? Probablement le plus détesté, en tout cas le plus discuté des chefs de l’État sous la Ve République depuis le général de Gaulle, Emmanuel Macron, président bientôt sortant et futur candidat caché derrière son petit doigt, caracole depuis des mois en tête des intentions de vote, à en croire les sondages, avec de huit à dix points d’avance sur le mieux placé de ses challengers.

Ce qui conduit ses thuriféraires et ses courtisans à vanter à l’envi son exceptionnelle « popularité ». Popularité toute relative, puisque, d’après les mêmes sources, il ne serait pas le premier choix de 75% des Français. Jupiter aimerait poser en vainqueur du Covid. Jupiter s’attribue tout le mérite d’une croissance sans précédent quand le rebond constaté, si spectaculaire qu’il soit nous ramène un peu en dessous du niveau de 2019. Jupiter aime jouer au maître du monde quand la France, sous lui, en est trop souvent la risée, avant-hier bafouée par l’Australie, hier par le Mali. Jupiter, s’il devait être reconduit le 24 avril le serait, grâce à la fragmentation de ses diverses oppositions et à l’absence d’une alternative crédible, par un peu plus de 50% des votants, soit 35 à 40% des inscrits, avec en contrepartie un taux d’abstention et de bulletins blancs et nuls sans précédent. Mauvais début pour un second mandat.

Réélu peut-être ? Mais mal élu.


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