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BALANCE TON AEROPORT ?


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Chronique de Dominique Jamet

On a pu dire, écrire ou lire bien des choses à propos du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, et ce n’est pas fini… Mais s’il y a une proposition que nul ne saurait avancer sans mauvaise foi, c’est que l’affaire a été conduite et réglée dans la précipitation. Temps de la réflexion, temps de la discussion, temps de l’affrontement, physique, juridique, politique, idéologique, temps de l’indécision, rarement on aura laissé autant de temps au temps, pour reprendre la formule chère à feu François Mitterrand, qui s’était déjà (en son temps) penché sur le dossier, transmis tel quel à ses quatre successeurs.

Qu’on en juge…C’est en 1968 que le site a été retenu pour l’implantation d’une nouvelle structure destinée à remplacer l’aéroport de Nantes-Atlantique. C’est en 2008, après maintes études, débats et recours, que la déclaration d’utilité publique est parue au Journal officiel. Et nous sommes, depuis quinze jours, en 2018.
C’est dire que les arguments des partisans et des adversaires de « NDDL » sont largement connus.

Les uns affirment que l’aéroport actuel est déjà saturé, qu’il ne saurait accueillir l’inéluctable et considérable accroissement du trafic aérien, que, situé en pleine agglomération, il constitue une nuisance pour plus de soixante mille riverains, que la mise en chantier puis la mise en service d’une nouvelle plate-forme créeraient des milliers puis des dizaines de milliers d’emplois, que Nantes deviendrait la porte de l’Ouest français, que la prospérité induite irriguerait toute la région et contribuerait au rééquilibrage du territoire, qu’une renonciation et un dédit coûteraient cher, et qu’enfin, après rejet de tous les recours juridiques, un referendum local a conféré une légitimité démocratique au projet.

Les autres font valoir qu’une simple extension de Nantes-Atlantique, sur 80 hectares, est aisément réalisable et infiniment moins coûteuse que sa fermeture et son remplacement, qu’elle n’ajouterait pas, ou peu, aux nuisances actuelles, que les prévisions d’envolée du trafic ne sont pas avérées, que le TGV périme les vols domestiques, que d’autres sites sont disponibles en France, que la réalisation de NDDL se ferait au prix de la bétonisation de 1600 hectares de bonnes terres agricoles et de zones humides, que le périmètre du referendum organisé est contestable et que si une majorité de votants (55%) a approuvé le projet, il n’en serait pas de même si l’on procédait à une consultation nationale.
Il est avéré que les élus locaux, municipaux, départementaux et régionaux sont massivement favorables à « NDDL », comme ils viennent de le rappeler à Edouard Philippe. Mais il est clair que tous les tenants de l’environnement, de plus en plus nombreux, de plus en plus influents, y sont farouchement opposés, que l’adoption du projet entacherait l’image de défenseur de la nature qu’a voulu se donner Emmanuel Marcon et -last but not least- qu’il n’y a pas si longtemps un certain M. Hulot faisait du choix fait à Notre-Dame-des-Landes la pierre de touche de son maintien ou de son départ du gouvernement.

Et puis, bien sûr, il y a la menace que font peser sur la suite des événements, en cas d’adoption, voire en toute hypothèse, les occupants légaux ou illégaux du site et tous les fauteurs de troubles ou chercheurs de noises qui viendraient les renforcer. Cette menace avait fait reculer Jean-Marc Ayrault, alors que, père et porteur du projet de Notre-Dame-des-Landes, il était pourtant officiellement chef du gouvernement français. Elle fait trembler le Premier ministre d’aujourd’hui, qui sait parfaitement que, quelle que soit la solution retenue, elle est susceptible de mettre le feu aux poudres.

En confiant l’été dernier une ultime mission et un rapport de plus à trois médiateurs, en recevant la semaine dernière les élus de Loire-Atlantique et d’Ille-et-Vilaine, en se rendant sur place, M. Edouard Philippe a voulu marquer son ouverture d’esprit, son souci de concertation. Il a d’ailleurs, jusqu’à cette fin de semaine, proclamé que sa décision n’était pas encore prise.

On mettra d’autant moins en doute cette déclaration que cette décision est ou sera arrêtée à l’échelon supérieur. En annonçant que ce serait chose faite d’ici la fin du mois en cours, le président de la République, s’est piégé lui-même, volontairement. Après un demi-siècle d’atermoiements, de tergiversations, de rodomontades et de reculades, l’État et son chef, si les mots ont un sens, joueraient enfin en l’occurrence le rôle qui est le leur. L’heure du choix a sonné. Gouverner, c’est choisir, disait Pierre Mendès-France.

Alfred de Musset, dans un autre registre, n’aurait pas dit autre chose. Il faut qu’un aéroport soit ouvert ou fermé.

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