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LA LIBERTE DE BLASPHEMER


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Chronique de Dominique Jamet...

Blasphémer, nous dit le dictionnaire, c’est outrager Dieu, (ou la divinité), la religion (ou une religion). L’une des difficultés (nombreuses) que soulèvent la question et le traitement de cet outrage particulier réside en ce qu’il n’a évidemment pas le même sens et la même portée suivant que celui qui le profère croit ou ne croit pas en Dieu, et se dit fidèle d’une religion ou incroyant. Dans le premier cas, il est clair, et logique, que le blasphémateur s’exclut de sa propre religion, de la communauté de ceux qui la partagent avec lui, dans le cadre des Églises chrétiennes de la communion, dans le cadre de la religion musulmane, des voluptueuses félicités de l’au-delà.

Dès l’instant que nous vivons dans un Etat qui n’impose et ne connaît aucune religion et dans une société où chacun est libre de pratiquer la religion de son choix mais n’a pas à y soumettre les autres, les agressions verbales ou physiques contre les tenants d’une religion constituent des délits ou des crimes aussi bien que celles qui ne se réclament d’aucune transcendance. Ni plus ni moins. C’est le droit commun.

Les rédacteurs et les caricaturistes de Charlie hebdo n’ont assurément jamais ménagé l’Islam, mais ils n’ont pas davantage épargné les autres religions, pas plus que les idéologies ou les personnages qu’ils considèrent comme des adversaires. La raison d’être d’un journal satirique, faut-il le rappeler, n’est pas de passer de la pommade aux puissants ou de cirer les pompes des installés. La liberté de blâmer, revendiquée par Figaro, est constitutive, au moins en principe, de notre société où rien n’empêche au demeurant de spirituels salafistes, des humoristes intégristes ironiques ou des boute-en-train bouddhistes de s’en prendre aux libres penseurs. Ajoutons que personne n’est contraint d’acheter ou de lire Charlie. Les frères Kouachi n’étaient d’ailleurs pas des familiers, et moins encore des abonnés de l’irrévérencieux hebdomadaire.

Le terrorisme religieux sous la menace duquel nous nous sommes tant bien que mal (plutôt mal que bien) habitués à vivre est la manifestation d’un décalage. Les adeptes de Daech, les rigoureux sectateurs d’un islamisme de derrière les mosquées, sont objectivement des criminels en actes ou en puissance. Ils sont d’abord, par rapport à l’évolution de la société française et plus généralement des démocraties occidentales, des archaïques, des attardés, des arriérés, incapables et non désireux de s’associer à la marche des idées, et au progrès de la civilisation.
Il est vrai qu’au XIIIe siècle, en France, on brûlait les cathares, qu’au XVIIe, on envoyait les huguenots aux galères, qu’au XVIIIe, on envoya au supplice le chevalier de la Barre pour n’avoir pas salué une procession et que jusque sous Charles X la loi prévoyait et réprimait le délit de blasphème.

Les auteurs du carnage des 7, 8 et 9 janvier 2015, et de tant d’autres atrocités, ces crétins sanglants, n’ont pas intégré l’idée que si la peine de mort est abolie chez nous depuis 1981, ce n’est pas pour que des individus s’arrogent un droit auquel l’Etat a renoncé. Dans leur France, parallèle à la nôtre, on croit permis et même recommandé de répondre à des coups de crayon par des coups de couteau et à des quolibets par des rafales de kalachnikov.

Trois ans après le drame, on mesure la frivolité et la légèreté des Français et l’efficacité d’une propagande qui caricature la laïcité et fait entrer dans tant d’esprits crédules l’idée que la condamnation du djihadisme relève de l’islamophobie. Il est regrettable que seulement 61% des Français se disent aujourd’hui pleinement solidaires de Charlie. Il est grave que sur notre sol, parmi nous, ils soient encore nombreux à penser ou à dire « Je suis les frères Kouachi », « Je suis Coulibaly. »

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