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Terrorisme, Macron l’intraitable


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Chronique de Dominique Jamet.

Si, le 1er octobre dernier, dans la gare Saint-Charles à Marseille, un Tunisien âgé de vingt-neuf ans, Ahmed Hannachi, a pu assassiner, en vertu des pouvoirs qui lui avaient été délégués par Allah en personne, deux jeunes filles qui se trouvaient pour leur malheur à portée de son couteau, si ce fanatique devenu un tueur a pu faucher deux innocentes au printemps de leur vie, c’est, nous a-t-on laborieusement expliqué, par suite d’un « dysfonctionnement » malencontreux survenu deux jours plus tôt à Lyon.
Interpellé et conduit dans des locaux de police pour le vol d’une veste, l’individu avait été relâché après seize heures de garde à vue, conformément à la loi. Le sous-préfet qui aurait pu prolonger sa détention était absent, retenu par d’autres impératifs. En tout état de cause, le centre de rétention où il aurait dû être acheminé était plein, saturé, complet. On y refusait tout nouveau client. Et c’est ainsi que le délinquant, abusivement relâché, eut la possibilité d’accomplir son double crime.
Ce n’était à vrai dire que la huitième fois qu’il avait affaire à la police pour des délits mineurs. Il n’y avait guère que douze ans qu’il avait été reconduit pour la première fois à la frontière française. Il n’y avait guère que douze ans qu’illégal et « clandestin », tantôt vivant en France tantôt en Italie, il parvenait à se soustraire aux mesures d’éloignement qui avaient été prises contre lui - à l’instar de quelques centaines de milliers d’autres « clandestins ».
Car la réalité française en 2017, ce n’est pas seulement l’abandon des banlieues, des cités, des quartiers fragiles à tous les trafics, à toutes les délinquances, à toutes les régressions qui en font des zones de non-droit. La France entière est devenue un Etat de non-droit où les décisions prises et arrêtées au terme de longs processus administratifs et de complexes procédures judiciaires ne sont plus exécutées, de l’aveu même de ceux qui les prennent et sont les premiers à savoir qu’elles ne sont suivies d’aucun effet. L’obligation de quitter le territoire français signifiée notamment aux déboutés du droit d’asile ne devient effective que pour 10% d’entre eux. Le « dysfonctionnement » lyonnais s’inscrit à l’intérieur du dérèglement national. Eût-il passé quelques heures de plus sous la surveillance de la police, Ahmed Hannachi, les choses étant ce qu’elles sont, aurait été rendu à l’air libre comme les fois précédentes. La seule différence est que c’est un autre jour et en d’autres lieux – en gare de Nice, sur le parvis de Notre-Dame de Paris, place Stanislas à Nancy ou n’importe où ailleurs – qu’il se serait attaqué à d’autres passants et qu’on aurait découvert, entre autres détails, avec son curriculum vitae, qu’il était frère d’un djihadiste ayant combattu en Syrie.
On rendra cette justice au président de la République que, conscient de l’émotion soulevée par le drame de Marseille et de la carence des différents services de l’Etat, il a, tel un Lucky Luke de la politique, tiré plus vite que son ombre et affiché sa claire volonté de resserrer les mailles distendues d’un filet qui laisse indifféremment passer le menu fretin, les brochets et les requins tueurs. « Je serai intraitable », a déclaré Emmanuel Macron. Voilà qui est parler. Mais qu’est-ce à dire ?
Compte tenu de la réalité, deux possibilités, et pas une de plus, sont ouvertes à l’Etat français, du moins si l’on veut que le mot d’Etat et la notion de droit aient encore ou retrouvent un sens dans notre pays. Soit conclure avec tous les Etats concernés des accords bilatéraux par lesquels ils s’engageraient à réadmettre sur leur territoire leurs ressortissants jugés indésirables sur le territoire français. Soit, dans les cas où il n’y aurait pas d’accord, créer des centres d’internement où seraient retenus illégaux et « clandestins » aussi longtemps qu’ils préfèreraient rester chez nous, même dans ces conditions, plutôt que de rentrer chez eux.
Mais certains mots gardent-ils un sens, quand ils ne relèvent que de la rhétorique et ne traduisent aucune intention, ne correspondent à aucune volonté ? On allait voir ce qu’on allait voir ? On n’a rien vu. Il y a plus d’une façon d’être « intraitable ». En toutes circonstances ou au petit bonheur la chance. Avec les forts ou avec les faibles. En paroles ou en actes.
Le bonhomme Chrysale, dans Les Femmes savantes de Molière, annonce au cercle de famille réuni par ses soins qu’il a décidé de ne plus se laisser mener par le bout du nez, qu’après tout il est le seul maître à bord et qu’on va voir qui c’est Raoul. Seulement, comme il juge trop redoutables son épouse et sa fille pour les attaquer de front, c’est à sa belle-sœur Bélise qu’il adresse sa fameuse tirade.
Emmanuel Macron, qui n’a peur de personne et ne recule devant rien, s’en est remis à Gérard Collomb de mettre à exécution ses menaces. Intraitable à son tour, le ministre de l’Intérieur ne s’est pas dérobé. Une tête ést tombée, qui n’était pas la sienne. Victime d’un système dont il n’était pas l’auteur, le préfet de la région Rhône-Alpes-Provence, Henri-Michel Comet, a payé pour une faute où il n’était pour rien. En même temps que son supérieur hiérarchique rendait hommage à ce « haut fonctionnaire irréprochable »,à ce « grand serviteur de l’Etat », il lui apprenait sa destitution.
Ce n’est pas d’aujourd’hui que le bouc émissaire est conduit dans le désert pour y expier les péchés de la cité.

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