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Enième hémorragie à Debout la France : petite leçon de choses


Plusieurs cadres partent au RN, d’autres se retirent publiquement par lassitude ou découragement.

Ainsi Debout La France continue à s’étioler et l’image de son leader s’écorne un peu plus encore.

Il ne s’agit pas pour l’U.N.C d’accabler par rancœur sune formation en difficulté, et dont l’importance dans le champ politique se réduit. Mais, ayant vécu le début de l’érosion de l’intérieur, on peut déduire de cette expérience des leçons utiles à l’ensemble de celles et ceux qui placent l’indépendance de la France, la restauration de l’autorité publique et la définition d’un nouveau pacte social au cœur de leur réflexion et de leur action.

La France est aujourd’hui un pays profondément fractionné, la cacophonie autour de la gestion de la crise sanitaire n’en est que l’accélérateur. Elle ne peut s’en sortir que par le haut, c’est-à-dire par un projet capable de rassembler le pays tout entier, son peuple, tant au niveau de chaque citoyen qu’au niveau de ses dirigeants. L’aspiration est forte dans le pays, mais elle ne trouve pas de voie pour s’exprimer. Les souverainistes ont bel et bien les clefs politiques de cette nouvelle voie à construire, mais il y a des conditions évidentes.

Le pays ne se reconstruira pas sur une logique des boucs émissaires. Tantôt les élites parées de tous les maux, tantôt le peuple méprisé par la part de ces couches dirigeantes qui ne jurent plus depuis quatre décennies que par l’Europe fédérale et la globalisation financière. Ces logiques heurtent le plus grand nombre, et c’est pourquoi une majorité des études d’opinion ne souhaite pas la réédition du duel Macron-Le Pen en 2022. Surtout, la logique des boucs émissaires renvoie à l’incapacité ou au refus de formuler des solutions de système cohérentes.

Une majorité ne se contentera pas d’un retour abstrait aux valeurs, aussi essentielles soient-elles, du gaullisme. La France a besoin d’un discours tourné vers l’avenir qui combine la restauration de sa puissance stratégique et une modernisation indispensable. Les Français veulent une société ouverte, qui prenne en compte la révolution numérique, l’indispensable dimension écologique, et un modèle social et économique qui voit l’effort de tous au bénéfice de tous. Seule cette vision d’ensemble peut permettre aux idées souverainistes de s’adresser à tout l’arc-en-ciel de la vie politique, et au-delà à cette masse de français qui ne votent plus, c’est-à-dire d’être le ferment d’un rassemblement majoritaire.

Renonçant à cette ligne de crête difficile et exigeante mais indispensable, et qu’il a tenu durant dix ans, Nicolas Dupont-Aignan a fait le choix depuis 2017 de se repositionner comme leader potentiel d’une unité de la droite.

Or de quoi la droite est-elle faite aujourd’hui ? D’un réseau d’élus, de plus en plus mal élus, qui maintiennent seuls encore son poids institutionnel. Son fond idéologique est celui d’une adhésion plus ou moins assumée aux fondamentaux du macronisme qui prétend diriger la France au seul profit des intérêts du capital financier et de sa logique de rentabilité à court terme. Dès lors la droite est partagée entre d’une part la tentation de trouver avec le pouvoir actuel une recomposition dans un bloc dirigeant unifié, mais qui restera privé de toute base populaire, et, d’autre part, pour sauvegarder son identité propre, une surenchère permanente sur les questions de sécurité, d’immigration, doublée maintenant d’une surenchère sanitaire qui incorpore allègrement les thèses irrationnelles alimentées par des médecins et scientifiques transformés en gourous. Et cette contradiction renvoie au fait qu’elle est dans ces conditions incapable de reparler à un électorat populaire qui ne veut pas voir le rétablissement de l’autorité publique déconnectée d’un nouveau modèle social au bénéfice de tous, et qui, de ce fait, reste pour beaucoup et par défaut favorable au Rassemblement National, et dans une moindre mesure à La France Insoumise.

En se plaçant comme candidat à l’unification de la droite, Nicolas Dupont-Aignan s’est condamné à surenchérir sur la surenchère dans les domaines de la sécurité, de l’immigration, comme dans celui de la crise sanitaire. Il a ainsi occulté la dimension de liberté sociétale et de nouveau contrat social qui sont les autres piliers d’une politique souverainiste moderne. Il s’est donc interdit dans ces conditions de continuer à s’adresser à tous ceux qui veulent certes un changement de cap sur ces questions, mais sans régression des libertés publiques et de la démocratie, et sur la base d’un changement de cap économique et social global.

Au-delà de la droite classique, en transformant en 2017 un vote nécessaire contre Macron en un discours de gouvernement commun avec le RN, pour ensuite affirmer qu’il n’en était rien, Nicolas Dupont-Aignan s’est également placé de lui-même en satellite versatile de Marine Le Pen.

Il perd autrement dit sur tous les tableaux : et pour beaucoup, la préférence de l’original à la copie les pousse à rester dans le giron de la droite classique ou à rejoindre le Rassemblement National.

Il reste une dimension plus psychologique, dénoncée par beaucoup de ceux qui sont partis, mais qui a valeur politique. Les souverainistes, parce qu’ils croient à l’héritage gaulliste et au retour d’une puissance publique forte, recrutent plus volontiers des personnalités au caractère marqué, dont l’ambition politique légitime est souvent intriquée à des égos surdimensionnés ou chacun se voit en réincarnation du général. Il s’ensuit une multiplication de petits groupes condamnés à l’impuissance et à des fonctionnements internes ou l’autoritarisme remplace l’autorité. Debout La France n’a pas échappé à cet effet pervers et son leader ne semble toujours pas en avoir pris conscience.

A nous tous de ne pas le reproduire et de bâtir une convergence sérieuse au lieu de petits jardins cultivés à la manière des célèbres petits réchauds du Général De Gaulle.

François MORVAN


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