SI J’ÉTAIS AMÉRICAIN...
Je ne serais certainement pas allé voter Trump, personnage indigne de la fonction et qui est sans aucun doute le principal responsable de sa défaite. Mais je ne serai certainement pas allé voter Biden, pour voir le retour au sommet de l’hypocrisie démocrate : le cœur sur la main en apparence avec #Metoo et la défense tout azimut des minorités, en réalité partisane d’un capitalisme débridé et hors-sol qui a creusé en trente ans une fracture sociale exponentielle aux États-Unis, laquelle a précisément précipité une masse d’électeurs dans le vote Trump.
Si j’étais américain, je conseillerais à mes amis européens et français d’y regarder à deux fois avant de pousser partout un ouf de soulagement. Je leur ferais remarquer que l’écart entre les deux candidats est modeste, que Trump a fait un nombre plus important de voix qu’en 2016, et que les racines de la division des États-Unis en gagnants et perdants de la mondialisation restent entières.
Je leur ferais remarquer que l’évolution des États-Unis annonce toujours quelque chose pour l’Europe et pour la France, et que d’ailleurs c’est déjà bien le cas : les USA ont leurs côtes Est et Ouest qui s’opposent à tout le centre du continent, nous avons nos métropoles heureuses et repeintes en Vert qui s’opposent à la France des villes moyennes et des campagnes, que la même classe dominante qui applaudit Biden envisage maintenant ouvertement de laisser à son sort.
Je leur dirais qu’ils risquent bien de se retrouver avec la même fausse alternative en 2022, et en tant que français je me dis que c’est bien ce qu’il s’agit d’éviter.
François MORVAN
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