JO, UN REMEDE A LA MELANCOLIE
L’une des définitions de la mélancolie, c’est ce sentiment que plus rien n’a de sens.
C’est, selon le dictionnaire Larousse, un état de dépression, de tristesse vague, de dégoût de la vie, de propension habituelle au pessimisme, renforcé par le souvenir du passé.
On y trouve donc une bonne description de l’état d’esprit d’une grande part de nos concitoyens face à l’état de la France des dernières années.
Cela avait poussé beaucoup, et à bon droit, à craindre que les Jeux Olympiques ne se passent mal, comme le reste.
On ne peut donc bouder son plaisir à voir leur réussite. Sécurité, organisation, exploits sportifs, ferveur tricolore du public, et en mettant son contenu idéologique à part, magnifique cérémonie d’ouverture. Enfin une image positive de la France, pour nous-mêmes et pour le monde.
Entretenir la mélancolie sociale, c’est pourtant bien le but du wokisme qui a imprégné la cérémonie d’ouverture. L’idée centrale est bien que le passé national, son héritage culturel, ne puissent être évoqués que dans la dérision ou dans la condamnation.
La dérision, le second degré, l’esprit critique, la fantaisie, bien sûr. Affirmer qu’il ne doit pas y avoir de discrimination raciale ou sexuelle dans la république, évidemment. Mais c’est l’élévation de ces principes au rang de religion et de bien-pensance qui font l’esprit totalitaire du wokisme. Si vous ne vous complaisez pas dans la repentance, si vous ne « raciser » pas chaque manifestation, si vous manquez à évoquer telle ou telle catégorie sexuelle, c’est que vous êtes complice des crimes coloniaux passés, que vous êtes donc qualifiable de « réactionnaire » et de positionnement d’ « extrême-droite ».
Dans cette idéologie en vigueur dans une large part des milieux médiatiques et culturels, l’adhésion à la nation française, à son passé positif tout comme à sa nécessité pour l’avenir, comme socle commun au-delà des idéologies des racines et des croyances, n’existe pas, ne doit pas exister.
C’est bien pourtant l’élan contraire qu’ont manifesté les supporters et spectateurs des Jeux. Leur besoin d’appartenance nationale s’est emparé des jeux Olympiques et s’est exprimé sans limite. Tous les médias et commentateurs ont bien du leur emboiter le pas.
« Le Monde » s’est rassuré en y voyant le réveil d’un « patriotisme de gauche » réagissant à une confiscation du tricolore par la droite et « l’extrême droite » alors même que sa ligne éditoriale est depuis des décennies marquée par l’identification du patriotisme à la réaction obscurantiste et à la nostalgie du vichysme, de l’OAS, des exactions coloniales.
La France Insoumise, dénonçant le « chauvinisme » des jeux, ne s’est pas trompée sur la remise en cause de son idéologie.
Que veulent donc les Françaises et les Français ? Que la France soit défendue comme avenir commun et comme base incontournable de la démocratie.
Que l’effort collectif qui a permis la réussite des jeux soit appliqué dans tous les domaines.
Que la volonté politique soit à nouveau guidée par l’intérêt général, qui ne peut être que celui de la Nation. Qu’on cesse de vouloir la diluer dans le communautarisme d’une part, dans une vision utopique d’une Europe fédérale de l’autre.
Il n’est pas douteux que la majorité de la classe politique va retourner dans ses ornières dès les jeux, olympiques et para-olympiques, terminés.
Mais le peuple français, dans sa diversité, a dit où il voulait aller et comment.
François MORVAN
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