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EN FINIR AVEC LES PARRAINAGES…


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Chronique de Dominique JAMET...

En même temps qu’elle instituait l’élection du président de la République au suffrage universel, la loi du 6 novembre 1962 conditionnait le droit d’être candidat à la magistrature suprême au « parrainage » (le texte officiel parlait de « présentation ») de cent élus. Il s’agissait très clairement de faire obstacle à des candidatures dites de fantaisie – clowns, déséquilibrés, milliardaires mégalomanes, provocateurs, etc. – ne répondant qu’à une ambition ou une motivation individuelle.

Ce dispositif n’empêcha des individus au demeurant plutôt sympathiques mais fort peu représentatifs – Marcel Barbu en 1965, Louis Ducatel en 1969 – de se présenter. S’il avait été maintenu tel quel, le comique populaire qu’était Coluche aurait vraisemblablement été admis à concourir en 1981, à supposer bien entendu qu’il fût allé jusqu’au bout de la plaisanterie. Pourtant, dès 1976, la barre jugée trop basse avait été relevée et les aspirants à l’Elysée devaient obtenir le soutien de cinq cents élus. Depuis 2017, il est de surcroît exigé que les signatures proviennent de trente départements différents et les noms des signataires sont rendus publics.

Il résulte de cet ensemble de modalités que le système des parrainages, tel qu’il sera appliqué en avril 2022, cumule les failles et les défauts puisqu’il est à la fois inefficace, inégalitaire, antidémocratique et aisément contournable.

Inefficace. Supposé limiter le nombre des candidats, il n’a pas empêché par le passé et n’empêchera pas davantage au printemps prochain des marginaux dont nous savons tous et qui savent eux-mêmes sa qu’ils n’ont aucune chance d’être élus de faire leur tour de piste sur la scène politique sans autre espoir que de faire un peu de publicité à leurs idées ou à leur personne et sans autre effet, voire sans autre but que de grappiller des voix aux dépens de leur propre camp. Poutou, Arthaud, Asselineau, Lassalle, Taubira, la probable candidate du Parti animaliste, que sais-je encore, la liste n’est pas close.

Inégalitaire. Si pour les uns, bénéficiant de structures nationales, de l’appui de partis installés, de milliers d’élus, de dizaines de milliers de militants, de moyens financiers, d’une notoriété nationale, l’affaire n’est qu’une formalité. D’autres, moins heureux et moins favorisés, rament pendant des semaines et des mois pour arriver au chiffre fatidique et échouent près du but ou y parviennent exsangues et épuisés avant l’épreuve.

Antidémocratique. La loi impose à des élus qui n’ont pas été forcément élus pour ça de cautionner les candidats alors que la publication de leurs noms, désormais obligatoire, les dissuade de le faire.

Contournable enfin. Dans cette partie de billard à bandes innombrables qu’est la politique politicienne, plus d’un candidat a obtenu contre toute attente le nombre voulu de signatures non pour aider à sa victoire mais pour empêcher celle d’un adversaire.

Plutôt que de modifier encore ce filtre tantôt trop étanche tantôt trop poreux, plutôt que d’abaisser ou de relever la barrière, la meilleure façon d’amender ce système imparfait serait de l’abolir et de décider que tout citoyen français en possession de ses droits civiques est habilité à faire acte de candidature à la présidence. A l’issue d’un premier tour de scrutin, ne seraient retenus que les postulants ayant obtenu par exemple les dix meilleurs scores. Le second et le troisième tour se dérouleraient comme les premier et second tours actuels à travers un processus transparent qui respecterait de bout en bout le principe fondamental du suffrage universel direct, sans autre intervention que celle de l’ensemble du corps électoral.

Utopie, rêverie ? Lorsqu’en 1848 le peuple français fut convié à élire le chef de l’Etat au suffrage universel (masculin) il suffisait pour être candidat d’être homme, de nationalité française, disposant de ses droits civiques, âgé de trente ans au minimum. Il n’en résulta aucun embouteillage de candidatures, aucune confusion, aucun éparpillement des votes, puisque le vainqueur obtint 75 % des suffrages exprimés et que les quatre suivants se partagèrent le reste.

« Le peuple », disait le philosophe Alain, qui croyait à la démocratie, « est merveilleux pour choisir. »


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