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JE N’IRAI PAS CRACHER SUR CETTE TOMBE


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Chronique de Dominique JAMET...

Le 5 mai 1821, sur l’île britannique de Sainte-Hélène, à 17 heures 49 (heure locale), il y a juste deux cents ans, s’éteignait « le plus puissant souffle de vie qui jamais anima l’argile humaine. » La disparition de Napoléon, ou plus précisément sa commémoration, a fourni à certains, comme on pouvait s’y attendre, le prétexte rêvé pour chercher des poux dans la crinière du lion mort, quitte à faire grief à l’homme qui dirigeait la France sur le seuil du XIXe siècle, d’avoir enfreint des lois, ignoré des principes et bafoué des valeurs qui non seulement n’étaient pas ceux de son monde et de son temps, mais qui sont très allègrement et très impunément violés, aujourd’hui encore, sous une forme ou une autre, par des États et dans des pays avec lesquels nous n’entretenons pas moins des relations politiques et diplomatiques normales.

Il est parfaitement exact que le Premier consul rétablit en 1802 l’esclavage aboli par la Convention en 1794, et que cette décision n’est ni la plus heureuse ni la plus glorieuse de sa carrière. Mais qu’en est-il à cette date de ce que certains lobbies, pourtant peu sensibles à la réalité de la condition humaine actuelle en Libye, au Soudan, sur la péninsule arabe, au Pakistan, en Inde ou en Chine, imputent à Napoléon comme le plus impardonnable des crimes ? Sur la planète et à l’époque où est né et où vit Bonaparte, l’esclavage n’est ni une exception, ni une anomalie ni une survivance, mais tout simplement la règle, pratiquée et incontestée sur trois des quatre continents alors connus, aussi bien en Afrique qu’en Asie et qu’en Amérique, voire en Europe où se prolongera encore sur trois générations, notamment en Russie, le servage. L’esclavage, partout où les Européens ont assis leur pouvoir au cours de la phase de conquêtes qu’on connaît et stigmatise aujourd’hui sous le nom de colonisation, est réputé indissociable de la domination et de la prospérité des maîtres. Ce ne sont pas seulement l’Espagne et le Portugal mais les Pays-Bas, mais la Grande-Bretagne, mais les États-Unis, c’est-à-dire les sociétés les plus progressistes, les plus avancées, qui ont recours à ce système et ne l’aboliront pas avant le milieu ou les deux tiers du siècle. George Washington, Thomas Jefferson, premier et troisième président de la libre République américaine sont propriétaires d’esclaves. Et sans complexe de culpabilité.

Maintenant, pourquoi et où Bonaparte revient-il sur l’audacieuse émancipation votée par la Convention ? A-t-il des intérêts financiers aux Antilles ou sur l’Océan indien ? Aucun. Mais aucune illusion non plus quant au rapport des forces entre l’Angleterre et la France et à nos chances d’empêcher la perfide Albion de régner sur les vagues. La partie qu’il a engagée et qu’il jouera, jusqu’au bout, porté par une immense ambition qui, au-delà de sa personne, est une ambition pour la France et pour l’histoire, se joue d’abord sur le Vieux continent. Pour autant il ne se résigne pas à brader au bénéfice de notre ennemie héréditaire les quelques confettis, épars sur les océans, qui nous restent de ce premier empire colonial que Louis XV a laissé s’effondrer en 1763, Il sait parfaitement que les colons, français ou espagnols, à Saint-Domingue, sur l’île Bourbon, l’île de France ou à la Martinique, se donneront à l’Angleterre s’il maintient l’abolition. Il n’y a aucune arrière-pensée idéologique ou personnelle dans une décision qui ne lui est dictée que par le réalisme. La meilleure preuve en est que pendant le si bref épisode des Cent Jours, revenant sur son faux-pas de 1802, et se souvenant, là comme ailleurs, qu’avant d’être un empereur parmi les rois il est resté l’enfant de la Révolution, il décrète, symboliquement, l’abolition. Trente-quatre ans avant la IIe République. Un demi-siècle avant Abraham Lincoln.

Et ce n’est, parmi tant d’autres, qu’une des raisons pour lesquelles il n’y a pas lieu d’adhérer au mauvais procès qu’une minorité bruyante qui veut à toute force relire et déconstruire toute notre histoire au prisme d’une lecture monocolore, idéologique et anachronique, intente pour gâcher ce bicentenaire comme à Louis IX, comme à Colbert, comme à Voltaire, comme à Jules Ferry, comme à Léon Blum, à l’homme au petit chapeau et aux grandes actions. Je n’irai pas cracher sur cette tombe.


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