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La surprise du chef


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Chronique de Dominique Jamet...

« Confinement imminent ». C’était, la semaine dernière, la manchette du Journal du dimanche, apparemment bien informé. De fait, dans les huit jours qui ont suivi, tout a semblé corroborer ce titre, si démoralisant qu’il fût. Comme dans la chanson de Stephan Eicher, les nouvelles étaient mauvaises, d’où qu’elles vinssent. Bien loin que le couvre-feu se fût traduit par un effet positif, la pente du Covid passait insensiblement du faux-plat vers le plateau montant. Chaque soir apportait son lot à peu près identique de nouvelles contaminations, de nouvelles hospitalisations, de malades en réanimation et de morts. Réunis autour du fléau comme au chevet d’un agonisant, ministre, médecins de terrain et médecins de studio, spécialistes et commentateurs s’accordaient à prévoir une progression inéluctable et exponentielle de l’épidémie et, dans la pénombre, le mutant sud-africain, le mutant brésilien et tous leurs complices à venir s’étaient déjà engouffrés ou s’apprêtaient à se glisser dans la faille ouverte par le diabolique variant anglais. Pour comble de malheur, l’espoir suscité à juste titre par l’opportune apparition et la multiplication des vaccins, tous d’origine étrangère, validés ou en voie d’homologation, vacillait comme une flamme tremblante au grand vent d’approximations, de cafouillages, de contre-vérités et de pénuries qui faisaient de la France, une fois de plus en retard d’une guerre, la risée du monde. Après le la tragi-comédie des masques, après la retraite des tests, après l’échec du traçage, cette campagne-là devait-elle déboucher aussi sur un désastre ?

En dépit de leur lassitude, de leur découragement, de leur exaspération, fatigués et amers d’avoir subi et consenti tant de restrictions à leurs libertés, tant d’entraves à leur façon de vivre pour un résultat si décevant, en dépit des divers appels à la rébellion qui se multipliaient et qui jusqu’à présent restent les cris du désespoir plus qu’une menace confirmée, les Français tendaient le dos et s’apprêtaient donc – avaient-ils le choix ? – à goûter aux désagréments, aux rigueurs et aux contraintes d’un nouveau confinement dont tout donnait à penser qu’il serait plus strict, plus sévère, plus difficile à vivre que les précédents sans qu’on fût assuré qu’il serait plus efficace. Certains mauvais esprits prétendaient même que gouvernement, médias et médecins noircissaient à plaisir le tableau pour rendre plus acceptables les décisions redoutées. Quoi qu’il en soit, toutes les attentes convergeaient et tous les regards se tournaient vers le chef suprême qui, fort de l’état d’urgence sanitaire, et concentrant tous les pouvoirs en sa personne, était plus que jamais, en l’absence d’élections, de referendums, vu l’affaiblissement des corps intermédiaires et l’éclipse de la démocratie représentative, le seul maître de nos destins.
La foudre est bien venue de l’Elysée mais, contrairement aux usages et aux dérives de notre République, ce n’est pas Emmanuel Macron, c’est M. Jean Castex qui l’a brandie et fait éclater parmi nous. Au lieu du confinement redouté, le Premier ministre, personnage théoriquement important dans nos institutions, s’est borné à annoncer de la plus mauvaise grâce qui soit, une poignée de demi-mesures dont il est le premier à savoir qu’elles ne sont pas à la hauteur de la situation mais dont le principal mérite est de différer la punition qui nous pendait au nez.
L’encre du nouveau dispositif n’était pas encore sèche que ceux mêmes qui l’avaient élaboré admettaient qu’il n’avait que la valeur d’un pari optimiste démenti par les données en leur possession et les modélisations des spécialistes, et que le spectre de la rigueur, conjuré un moment, pourrait bien faire son retour en scène dès la semaine prochaine.

Pourquoi le dissimuler ? La première réaction a été, et ne pouvait être que de soulagement. Le pire remis à plus tard. Comme après les accords de Munich. Mais comme après Munich, en toute hypothèse nous pourrions ne bénéficier que d’un sursis. La surprise du chef n’est pas synonyme d’espérance, mais annonciatrice d’une nouvelle anxiété.

Pour la première fois depuis des mois, le chef de l’Etat ne s’est pas borné à suivre les recommandations du « Conseil scientifique » dont il s’est entouré. En tenant compte, au-delà des éléments purement sanitaires de la crise que traverse notre pays, de ses aspects politiques, économiques, sociaux, psychologiques, il apparaît moins déconnecté des réalités humaines, donc plus soucieux du moral d’une population traumatisée par ce que lui ont fait subir depuis un an la maladie et les errements de ses dirigeants. En déléguant au Premier ministre le soin des annonces, en accordant au Parlement le droit d’être consulté, de débattre, - et même de voter, sans conséquences ! - sur la gestion du Covid par le gouvernement, il tente ausso de partager et de diluer une responsabilité qu’il assumait seul jusqu’à présent mais dont il peut craindre qu’en effet elle retombe essentiellement sur lui.

Il est malheureusement trop tard, pour lui comme pour nous. Si courte que puisse être la mémoire des Français, ils n’auront pas oublié, lorsque viendra l’heure, désormais proche, de faire le bilan. Ils n’auront pas oublié qu’au cours de cette « guerre », de la même façon qu’en 1940, nos forces se sont d’abord battues sur la Meuse, puis sur la Somme et l’Oise, puis sur la Seine et la Loire, en 2020 et 2021, nos premières lignes ont été enfoncées lors de chaque affrontement avec l’ennemi, hier sur les masques, les tests, le traçage, aujourd’hui sur la vaccination. L’incurie, l’imprévoyance, l’insuffisance de l’intendance, la lourdeur et l’inefficacité de la logistique ont présidé à la conduite de nos actions.

Le tropisme européen du président Macron – la seule idéologie à laquelle il semble attaché – l’a amené à laisser Mme Ursula von der Leyen et la Commission de Bruxelles négocier dans l’opacité, avec des laboratoires avant tout soucieux de leur propre santé et désireux de vendre leur savoir-faire au plus offrant, des accords où ils se sont fait avoir comme des bleus. Tandis que les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et Israël traitaient et concluaient avec les plus avancés dès juillet dernier, l’Union européenne ne leur emboîtait le pas qu’en novembre dernier et devait s’accommoder de leurs restes. Nous saurons un jour comment il a pu se faire que les Etats-Unis disposent actuellement de cent millions de doses, que le Royaume-Uni ait pu vacciner plus de huit millions de patients, qu’Israël ait pu immuniser la totalité de sa population et que nous en soyons à annuler (à « remettre ») les rendez-vous si difficilement obtenus par les personnes les plus vénérables.

Comment verrions-nous la lumière au bout du tunnel où nous nous traînons dans le scepticisme et la morosité ? L’Etat vient seulement d’annoncer la fermeture de nos frontières (sans l’étendre aux trois cent cinquante mille frontaliers qui prennent chaque jour le virus en stop). Deux mesures – et seulement deux mesures - nous permettraient – nous permettront ? - de juguler l’épidémie. La première est la vaccination générale. La deuxième est l’isolement absolu de toute personne –asymptomatique ou malade – affectée par le coronavirus. Nous sommes loin de compte pour l’une comme pour l’autre. Malgré la bonne surprise du chef, nous n’avons fait selon toute vraisemblance que reculer l’inévitable échéance… pour mieux sauter.


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