Qu’est-ce que la souveraineté nationale ?
L’une des principales revendications des « Gilets jaunes » est la mise en place d’un référendum d’initiative citoyenne. Donc un rappel à la notion de souveraineté de l’ensemble du peuple. Lors d’échanges citoyens, cette notion semble incomprise, pourtant vitale avec les élections européennes qui se profilent.
Pour beaucoup, le souverainisme (défendant la souveraineté) se définit comme une volonté au retour au royalisme ou à la monarchie, pour certains à l’extrémisme. Bien que la République française soit considérée comme une monarchie constituante, ce n’est le cas. La souveraineté incarne la liberté du peuple et l’indépendance de la nation.
Le titre 1er de la Constitution de 1958, en vigueur dans la Vème République, s’intitule « de la souveraineté ». L’article 2 se conclut par « son principe est gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple », alors que l’article 3 commence par « La souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants et par la voie du référendum ». L’article 4 rappelle que les partis politiques doivent respecter les principes de la souveraineté nationale et de la démocratie.
Seule la souveraineté nationale, qui appartient à l’ensemble des citoyens, est source de démocratie (étymologiquement le pouvoir du peuple). La démocratie demande donc que nos élus représentent le peuple, qui compose la République. Si la République à la devise « Liberté, Egalité, Fraternité » est une et indivisible, notre souveraineté nationale aussi. Elle est détenue par le peuple constitué en Nation.
La souveraineté nationale se décline sur plusieurs critères :
institutionnel, où les lois nationales doivent garder la primeur sur d’autres lois ou traités internationaux (en respect avec les droits de l’homme)
monétaire, où l’État décide des modalités de création, d’émission, d’usage et de contrôle de la monnaie
industriel, avec la mise en place d’un protectionnisme économique stratégique sans repli sur soi
alimentaire, pour protéger et règlementer selon nos normes les productions en respectant l’environnement dans un objectif de développement durable
social, avec des accords trouvés pour nos citoyens sans action limitée par un pouvoir extérieur
culturel, pour conserver notre identité autour de tout ce qui englobe notre culture et notre civilisation (langue, histoire, religion…)
mais se distingue de la souveraineté populaire où chaque citoyen serait détenteur d’une parcelle de souveraineté, exerçant directement le pouvoir et rejetant une démocratie représentative.
Par conséquence, être souverain, c’est décider pour soi-même, librement, sans avoir à subir les pressions et les diktats d’un pouvoir étranger. Le Général de Gaulle n’avait pas hésité à utiliser plusieurs fois la voie référendaire pour se voir confirmer le soutien du peuple. Il démissionna la seule fois où il fut désavoué. Sans abus et bien encadré (sur des questions d’ordre prioritaire et sur le nombre de signataires), le référendum d’initiative citoyenne est un outil d’expression à notre démocratie.
L’enjeu des élections européennes est donc total : Emmanuel Macron, dont l’ambition est de faire de cette élection un vote en faveur de l’UE, souhaite transférer notre souveraineté nationale au sein de l’Union Européenne. Le fédéralisme européen injuste qu’il prône va affaiblir chaque Etat-Nation et chaque démocratie, sur nos institutions ou notre culture. Une autre Europe est possible, une Europe d’Etats, de coopération, solidaire et égalitaire, considérant la souveraineté nationale de chaque peuple.
Ludovic DEMATHIEU
Dans la même rubrique
8 mars 2023 – Cri du coeur, appel à l’union des souverainistes
2 novembre 2021 – La politique de l’inculture
12 septembre 2021 – Il faut un colloque Michael Sandel
24 avril 2021 – Rambouillet, trop c’est trop
23 mars 2021 – Non au report des élections