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LA VAGUE « POPULISTE » : A QUI LA FAUTE ?


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Chronique de Dominique Jamet

De passage à Prague et à Bratislava où il est naturellement reçu avec la cordialité qui sied entre dirigeants amis et les égards dus à son rang, le président de la République française s’en prend violemment aux gouvernements voisins de la Pologne et de la Hongrie, dont il n’hésite pas à qualifier les chefs, pourtant aussi démocratiquement élus mais beaucoup plus populaires que lui-même, d’« esprits fous ». De retour à Paris, Emmanuel Macron, saisi des mêmes transes qui jadis agitaient la Pythie de Delphes ou la Sibylle de Cumes, croit pouvoir lire dans le ciel sombre de l’automne rien de moins que les signes annonciateurs du « retour des années trente », de sinistre mémoire. Puis il prend quelques jours de vacances, bien mérités.

Faudrait-il donc attribuer à un gros coup de fatigue ses dérapages verbaux et ses prévisions apocalyptiques ? Point du tout. Tandis que le chef de l’Etat récupère et retrouve le sourire sur les bords du Vieux bassin de Honfleur, son gouvernement programme et diffuse, au beau milieu du pont de la Toussaint, à neuf mois des élections européennes de mai 2019, alors même que la campagne électorale officielle n’est évidemment pas ouverte, un clip de basse propagande, réalisé avec l’argent public, qui oppose de façon manichéenne, dans un esprit partisan, le camp du Bien, autrement dit cette brimbalante Union européenne qui est censée faire notre bonheur, et la tourbe des factieux, des diviseurs, des trublions qui, de plus en plus nombreux, osent en contester l’organisation, le fonctionnement, les pouvoir, les décret et en demander la totale remise à plat.

Panique à bord. Le même homme qui avait décidé de transformer la consultation du printemps prochain en un referendum où s’affronteraient, dans les vingt-huit pays concernés et d’abord le nôtre, les « progressistes », - c’est ainsi qu’il appelle complaisamment les siens - et les « nationalistes », - c’est ainsi qu’il a baptisé malignement ses adversaires - redoute désormais de se voir pris au mot. La Grande-Bretagne a pris le large, la chancelière allemande, sur qui il comptait s’appuyer, n’est plus qu’une dame de fer-blanc. Mais surtout, à travers toute l’Europe, au Nord, au Sud, à l’Est, en France même enfle la puissante vague « populiste » (encore un mot inventé et utilisé pour discréditer ceux qui ont pris le parti du peuple, encore un mot dont il n’y a pas lieu de rougir et qu’il faut retourner contre ceux qui sont en effet les ennemis du peuple). L’eau monte irrésistiblement, comme dans le Fantasia de Walt Disney, où s’engloutit au son de la musique de Dukas le gentil petit Mickey qui a joué les apprentis-sorciers.

D’où cette dramatisation du tableau, d’où cet appel pathétique à l’union sacrée des banquiers, des financiers, des médias, des membres de ce très sélect Cercle de la raison qu’est le CAC 40, des chevaux de retour et des chevaux de réforme, des vieux partis précipitamment repeints aux couleurs d’En marche et des gogos qu’il faut épouvanter, comme si la démocratie était en danger dès lors que le peuple a la parole.

Soyons sérieux un instant. Des fascistes, en cherchant bien on peut toujours en trouver, ici et là, à l’état de traces, de groupuscules, d’énergumènes, assurément moins nombreux et moins dangereux que les djihadistes ou les voyous dont l’Etat ne parvient pas à nous débarrasser. Mais les peuples européens sont-ils fascistes ? Existe-t-il en Europe des partis de masse, des gouvernements, des Etats fascistes ? Où est-il question de parti unique, de dictateur providentiel, d’espace vital, de discriminations racistes, de prisons, de camps, d’extermination, de retour de la Bête ?

Tout ce que nous voyons, tout ce que je vois, en France et chez nos voisins, c’est le sursaut de nations qui refusent leur dissolution, c’est le réveil de peuples qui demandent à retrouver avec leur souveraineté la maîtrise de leur destin. C’est aussi le rejet, qui va se généralisant, des institutions et des dirigeants qui depuis des années ont cessé de prendre en compte les angoisses, les souffrances, les misères, et les justes aspirations des peuples, qui ont été et s’avèrent incapables de faire régner l’ordre public, l’ordre social, l’ordre juste, et de défendre une civilisation menacée de toutes parts.

Quels traités, quels dogmes, quels liens inavouables, quelles complicités, quels appétits, quelle étroitesse de vues et de coeur expliquent-ils que depuis des décennies ceux que nous élisons soient à ce point indifférents à l’intérêt général, à l’intérêt national, qu’une minorité de privilégiés, comme sous l’Ancien régime, à la veille de la Révolution, soit à ce point sourde et aveugle, à ce point déconnectée de la réalité des peuples ?

Il y a dix-huit mois, beaucoup ont vu ou voulu voir dans l’avènement d’un jeune et brillant monarque républicain une nouvelle aurore. Au tiers de son mandat, la silhouette d’Emmanuel Macron s’estompe dans le crépuscule où le miraculeux berger qui, en fait de records, n’a battu que ceux de l’impopularité, s’évertue à rassembler autour de lui un troupeau dispersé en jouant sur la peur. A force de crier au loup, il arrive que celui-ci finisse par venir. A qui la faute ?


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"La démocratie, c'est le gouvernement du peuple exerçant la souveraineté sans entrave"
Général de Gaulle

"A force de vouloir se passer des Nations, on finira par se passer des peuples"
Philippe de Villiers

"Dire qu'il faut transmettre les valeurs de la République, c'est trop faible : il faut transmettre l'amour de la France."
Jean-Pierre Chevènement

"On commence à parler de populisme lorsque les peuples votent autrement que le souhaiteraient les élites."
Hubert Védrine



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